Football

Zoom sur l’Inter version Inzaghi

Champion d’Italie la saison dernière, l’Inter a connu une intersaison difficile en perdant de nombreux cadres. Pourtant, grâce à un recrutement malin et un jeu offensif, les Nerazzurri sont toujours compétitifs et candidats à leur propre succession en Série A.

Simone Inzaghi est un excellent entraîneur mais je ne suis pas sûr qu'il  soit prêt à entraîner au niveau de l'Inter”
Simone Inzaghi

Onze ans après son dernier titre, l’Inter était sacré champion d’Italie la saison passée. Malheureusement, le Covid-19 et la situation économique du club ont contraint les Nerazzurri à perdre ses meilleurs éléments. Romelu Lukaku et Achraf Hakimi notamment. Antonio Conte, sentant le vent tourner, a également décidé de quitter le navire. Autant d’évènements qui auraient pu affecter le club milanais. Pourtant, quelques mois plus tard, force est de constater que le champion en titre a parfaitement géré l’après-Conte. Pour lui succéder, les dirigeants ont misé sur Simone Inzaghi. Après cinq saisons passées à la Lazio, le frère de Pippo a connu des débuts compliqués. Aujourd’hui, il semble avoir trouvé la bonne formule. À tel point que l’Inter est favori à sa propre succession.

Une dynamique retrouvée

L’Inter version Inzaghi a mis quelques matchs à prendre ses marques. En début de saison, ce sont le Napoli et le rival du Milan AC qui menaient la danse. Mais aujourd’hui, Brozovic et ses coéquipiers semblent intouchables. Les statistiques sont affolantes. Depuis le 16 octobre face à la Lazio, l’Inter n’a plus perdu en championnat. C’est d’ailleurs la seule défaite concédée par les hommes d’Inzaghi cette saison en Serie A. Sept points derrière le wagon de tête fin novembre, les Intéristes comptent aujourd’hui quatre points d’avance sur leur dauphin napolitain. En Ligue des Champions, le club s’est qualifié pour les 8e de finale pour la première fois depuis dix ans. Mais au-delà des résultats, déjà présents sous Antonio Conte, c’est le style de jeu qui a profondément évolué depuis l’arrivée de Simone Inzaghi.

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Un 3-5-2 bien plus offensif

Simone Inzaghi n’a pas bouleversé le système qui fonctionnait parfaitement sous Antonio Conte. Le technicien a décidé de conserver le 3-5-2. Mais mis à part l’organisation tactique, il y a peu de choses en commun entre ces deux versions de l’Inter, hormis peut-être la grinta apportée par Conte qui lui a survécu malgré son départ. Habitué à jouer bloc bas et procéder par contre les années précédentes, l’Inter produit aujourd’hui un jeu offensif de grande qualité. Placés plus haut sur le terrain, les Nerazzurri n’hésitent pas à se projeter en nombre vers l’avant. Un choix payant puisqu’avec 48 buts inscrits, l’équipe d’Inzaghi est la meilleure attaque du championnat. Si les victoires étriquées étaient la signature de Conte, les scores fleuves ne sont pas rares cette saison. Pour preuve les trois derniers matchs de Serie A : 3-0 contre la Roma, 4-0 contre Cagliari puis 5-0 face à Salernitana.

« C’est le mélange d’un football enthousiasmant et de l’optimisation des résultats. Je ne me rappelle pas d’une Inter comme celle-là. Elle mérite tous les compliments qu’elle reçoit. Pour moi, c’est tout simplement la plus belle Inter des vingt dernières années. » explique Riccardo Ferri, ancien joueur de l’Inter, à la Gazetta dello Sport.

Un mercato malin

La perte de Romelu Lukaku avait de quoi effrayer les supporters intéristes. Il faut dire que le Belge a marqué 64 buts en un peu moins de 100 matchs avec l’Inter. Il représentait surtout la principale menace de l’équipe de Conte. Pour le remplacer, les dirigeants ont été bien inspirés. Mieux encore, le danger est beaucoup plus réparti, avec pas moins de 15 buteurs différents cette saison. Edin Dzeko, recruté pour remplacer Romelu Lukaku répond présent avec 11 buts. Hakan Çalhanoğlu, arrivé libre du Milan AC, compense la perte de Christian Eriksen et se montre décisif (six buts, six passes). Lautaro est toujours un poison pour les défenses adverses. Alexis Sanchez revit et peut presque être considéré comme une recrue tant son retour au haut niveau était inattendu.

Aujourd’hui, et ce malgré la concurrence de Milan, Naples et l’Atalanta, il est difficile d’imaginer le titre échapper à l’Inter de Simone Inzaghi. Un deuxième Scudetto en deux ans permettrait aux Nerazzurri de confirmer leur retour au premier plan. Peu vernis par le tirage au sort, Dzeko et ses copains affronteront le Liverpool de Mo Salah en Ligue des Champions. Un choc qui risque bien de les priver de Coupe d’Europe pour le reste de la saison. Une désillusion mais aussi un contexte encore plus favorable dans la quête du titre. Pas sûr que l’Inter en ait besoin…

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