Redoutée depuis quelques mois maintenant, la menace d’une invasion russe en Ukraine s’est intensifiée au cours des dernières 24 heures. Face au comportement de Vladimir Poutine, les principaux dirigeants européens ont pris la parole. À l’image d’Emmanuel Macron qui condamné fermement les actions de guerre du Président Russe. Loin de là ici l’objectif de rentrer dans le détail d’un sujet que je ne maîtrise pas. Mais plutôt de s’interroger sur les conséquences que pourraient avoir un tel conflit international sur le monde du football et du sport en général.
Quelles conséquences dans le foot ?
Dans un football de plus en plus internationalisé, les conflits politiques peuvent avoir de grosses conséquences. Difficile d’oublier des tensions entre deux ou plusieurs pays lorsque l’on organise une compétition internationale où ces nations ont justement un rôle à jouer. Petit point sur les répercussions qu’une situation politique si tendue peut avoir sur le football.

Ukraine : championnat arrêté
Ils sont évidemment les principaux concernés. Les joueurs et acteurs du monde du foot évoluant en Ukraine sont les premiers touchés par ce conflit politique. Ce jeudi, la Fédération ukrainienne a annoncé la suspension du championnat. Une décision qui s’explique par les risques et l’instauration de la loi martiale dans tout le pays. Les joueurs brésiliens du Shaktar et du Dynamo Kiev se sont regroupés dans un hôtel de la capitale. Via un message diffusé sur les réseaux sociaux, ils ont demandé l’aide du gouvernement brésilien pour les faire quitter le pays.
Déjà privés de leur stade de Donetsk depuis plusieurs mois, les joueurs du Shaktar se retrouvent bloqués à Kiev. « Il n’y a pas de carburant en ville, les frontières sont fermées, l’espace aérien aussi, nous ne pouvons pas partir. Nous sommes hébergés dans un hôtel à cause de toute cette situation. Nous demandons au gouvernement du Brésil de nous soutenir, de nous aider » explique Marlon Santos.
La Russie boycottée ?
Autre conséquence directe de ce conflit international : la Coupe du Monde. Plus précisément les barrages. La Poule B verra s’affronter les vainqueurs des duels Russie – Pologne et Suède – République Tchèque. Face à l’invasion russe en Ukraine, les trois nations présentes dans la poule de la Russie ont publié un communiqué expliquant leur refus de se rendre en territoire russe. Rappelons que lors du tirage au sort, l’éventuelle rencontre opposant l’Ukraine et la Russie avait été interdite par l’UEFA, comme l’explique très bien cette vidéo de l’excellente chaîne Arena Foot.
La Coupe du Monde n’est pas la seule compétition potentiellement impactée par la situation. Initialement prévue à Saint-Pétersbourg, la finale de la Ligue des Champions devrait être délocalisée. Bien qu’elle n’ait pas officiellement annoncé de décision, l’UEFA a fermement condamné les agissements de la Russie dans un communiqué. L’instance du football devra très rapidement trancher concernant les barrages de la CDM, de la finale de la LDC mais aussi de la présence des clubs russes dans les compétitions européennes.
Quid des sponsors russes ?
Dans le monde du football, l’image et la communication sont des données de plus en plus importantes. Encore plus quand on parle de sponsoring. Alors quel futur pour les clubs arborant sur leur maillot le nom de grands groupes russes ? Schalke 04 est le premier à donner un élément de réponse. Le club allemand a annoncé retirer le nom Gazprom de leur maillot.
Une décision forte que d’autres clubs pourraient suivre. En effet, Schalke n’est pas la seule formation à être liée à des sponsors russes. Rappelons que Gazprom est également l’un des partenaires majeurs de l’UEFA. Selon le Daily Star, Manchester United devrait annoncer très prochainement la fin de son partenariat avec la compagnie aérienne Aeroflot. Il ne serait donc pas étonnant de voir un effet domino dans les prochains jours. Le conflit international qui se profiel risque donc d’avoir de nombreuses conséquences économiques en terme de sponsoring sportif.

Et les autres sports ?
Si de nombreux joueurs ou clubs de football se sont exprimés (Smolov, Lucescu, Wolfsburg…), d’autres personnalités apportent leur soutien à l’Ukraine. C’est le cas de Gaël Monfils et sa femme Elina Svitolina, également joueuse de tennis professionnelle et de nationalité ukrainienne. Le monde du tennis pourrait, au même titre que le football, être impacté par la situation. Le tournoi d’Anvers a déclaré que les joueurs Russes ne seraient pas les bienvenus en Belgique et invitent les autres pays à faire de même. La question se posera également concernant les tournois ATP et WTA ayant lieu en Russie (Moscou, Saint-Pétersbourg).
Au basket, le FC Barcelone ne sait pas s’il se rendra en Russie pour affronter le Zenit en Euroligue, tandis que Sebastian Vettel appelle clairement au boycott du Grand Prix de F1 en Russie. Un temps évoqué du côté de Kiev, le match entre Oleksandr Usyk et Anthony Joshua aura obligatoirement lieu dans un autre pays. Dans un conflit où l’avenir reste impossible à prédire, difficile de se projeter à long terme. Seule certitude : le sport sera l’un des premiers secteurs frappés par de nombreuses conséquences.