À l’inverse de Frank Lampard ou Andréa Pirlo, Steven Gerrard n’a pas débuté sa carrière d’entraîneur dans un top club européen. Après trois saisons passées sur le banc des Rangers, la légende de Liverpool a décidé de poursuivre sa progression à Aston Villa. Un choix qui s’avère payant. Zoom sur la méthode Gerrard et sur les ambitions des Villans qui se sont déjà montré très actifs lors du mercato.
Débuts réussis aux Rangers
Contrairement à Frank Lampard (Chelsea) ou Andréa Pirlo (Juventus), Steven Gerrard n’a pas entamé sa carrière sur le banc d’une très grosse écurie européenne. Evidemment, quand le coach en place dans votre club de coeur se nomme Jürgen Klop, difficile de le déloger. Pas de quoi contrarier l’ancien capitaine des Reds. Après des débuts réussis aux commandes de l’équipe U19 de Liverpool, Steven Gerrard décidait en 2018 de rejoindre les Glasgow Rangers. Un club mythique, mais en reconstruction après sa liquidation en 2012. En Ecosse, le mythique numéro 4 fait ses gammes, gagne en expérience et parvient à redresser les Gers, jusqu’à remporter le titre de champion en 2021.

Rigoureux et fédérateur, Steven Gerrard est parvenu à créer un véritable rouleau compresseur avec les Rangers. Avec la sensation de la mission accomplie, l’ancien international anglais était prêt pour passer à l’étape suivante de sa nouvelle carrière. Pas forcément la plus simple. En rejoignant Aston Villa en novembre dernier, Stevie G relevait un vrai défi. Celui de redresser un club en grande difficulté. Une équipe classée 16e, restant sur cinq défaites consécutives et ayant de vrais problèmes défensifs. Un aspect que le nouveau coach des Villans a très vite corrigé.
Gerrard et l’art de défendre
Conscient de l’importance de la solidité défensive, Steven Gerrard a rapidement tout mis en oeuvre pour rectifier le tir. Sous Dean Smith, Aston Villa encaissait 1.81 but / match. Des chiffres correspondant au statut d’une équipe luttant pour le maintien. Sous les ordres de leur nouveau coach, la stat est désormais de 1.3 but / match. Des chiffres à mettre au crédit de Gerrard. D’autant plus que lors des derniers matchs, Aston Villa a du se frotter à des adversaires d’un autre calibre : Manchester United (2x), Chelsea, Liverpool, Manchester City…
Lorsqu’on observe les prestations défensives des Villans face aux autres équipes, on remarque les progrès réalisés. Sur les cinq rencontres disputées contre des clubs en dehors du Top 5, l’équipe de Gerrard n’a pris que quatre buts. Soit une moyenne de 0.8 but / match. Des chiffres se rapprochant de ceux d’équipes jouant le titre comme Chelsea ou Liverpool.
Pressing ou bloc bas, Gerrard sait s’adapter
Déjà à Glasgow, Gerrard avait fait de la défense l’un de ses points forts. À Villa, il évolue en 4-3-3. Malgré des défaites contre City et Liverpool, les Villans ont livré des prestations convaincants. Les deux géants d’Angleterre ont eu énormément de mal à trouver la faille. Pour contrer de telles armadas offensives, Gerrard demande à ses joueurs de sécuriser l’axe. Conscient de la supériorité de sa charnière centrale dans le domaine aérien (et notamment de Tyrone Mings) , il pousse ainsi l’adversaire à passer sur les côtés et à utiliser des centres. Une tactique payante malgré deux défaites étriquées (2-1 contre City, 1-0 face aux Reds).

Si Gerrard opte pour un bloc bas face aux gros, il sait s’adapter. Contre des équipes du calibre d’Aston Villa, l’entraîneur anglais pousse ses milieux et ses attaquants à effectuer un pressing constant. Très hauts sur le terrain, tout est mis en oeuvre pour couper les lignes de passes et gêner la relance. L’objectif étant de récupérer le ballon le plus haut possible pour amener le danger dans le camp adverse en quelques touches de balle seulement.
Digne, Coutinho… Et maintenant ?
Les yeux étaient rivés vers Newcastle, à la lutte pour le maintien et récemment racheté par un fonds d’investissement. Pourtant, c’est Aston Villa qui s’est montré très actif lors du mercato hivernal. En déboursant tout d’abord 27M pour recruter Lucas Digne, en froid avec Rafa Benitez du côté d’Everton. Puis aussi et surtout, en tentant le pari de relancer Philippe Coutinho, en perdition au Barça. Très proche de Steven Gerrard avec qui il a évolué à Liverpool, le Brésilien s’est déjà montré décisif pour ses premières minutes. Entré en cours de match alors que Villa était mené 2-0 par Manchester United, le meneur de jeu a délivré une passe décisive avant d’égaliser. Le tout en 12 minutes. Plutôt prometteur pour la suite.
Le club anglais a également annoncé l’arrivée de Robin Olsen, prêté par Sheffield. Des recrues qui, additionnées aux talents déjà présents dans l’effectif et à la patte Steven Gerrard, peuvent laisser entrevoir un avenir radieux aux supporters. Si Coutinho et Digne s’intègrent dans le collectif et permettent de sublimer des joueurs comme Buendia, Ramsey, Ings ou Bailey, le spectacle risque d’être au rendez-vous à Villa Park.
Ambition retrouvée
16e lors de la nomination de Steven Gerrard, Aston Villa est aujourd’hui 13e, avec 10 points d’avance sur Norwich, 18e. Une avance confortable, d’autant plus que les Villans viennent d’affronter plusieurs prétendants au titre ou à l’Europe. Les prochaines rencontres seront plus abordables. Everton, Leeds, Newcastle, Watford. Soit autant de concurrents directs dans la course au maintien. À moins que le véritable objectif du club soit désormais plus élevé. Car oui, après les débuts prometteurs de Steven Gerrard, les fans de Villa se mettent à rêver du top 10 en fin de saison. Un exploit qui donnerait sans doute encore un peu plus de crédit au début de carrière de Gerrard. Avant pourquoi pas, de prendre la relève d’un certain Jürgen Klopp à Liverpool, quand l’heure sera venue…