Né à Săcele en Roumanie, Gheorghe Hagi débute le football dès l’âge de dix ans. Conscient du potentiel du gamin, ses parents l’inscrivent dans une école de football de haut niveau à Constanta. C’est avec ce club qu’il signera en professionnel l’année de ses 17 ans. Après seulement une saison, il rejoint le FC Sportul Studențesc Bucarest avec qui il fait ses gammes durant quatre ans. Mais c’est bel et bien dans le club phare du pays, le Steaua, que Haggi va véritablement exploser.
Succès au Steaua et transfert au Real
Attiré par les performances du meneur de jeu, le grand Steaua Bucarest signe le jeune Hagi, alors âgé de 22 ans. C’est là que le joueur commence à se faire un nom. Dans la capitale roumaine, le gaucher enchaîne trois doublés Coupe-championnat consécutifs. Créatif, doté d’une vision du jeu incroyable mais aussi d’un très fort caractère, le milieu de terrain déchaîne les passions en Roumanie. Déjà international, le joueur commence à attirer l’oeil des gros clubs étrangers. C’est le cas du Real Madrid qui le recrute en 1990. Malheureusement, Hagi peine à s’imposer et ne restera que deux ans en Espagne. Un choix qu’il regrettera par la suite. Pour tenter de se relancer, il rejoint Brescia en Italie en 1992. Deux ans avant ce qui sera sa plus belle épopée.

Explosion au Mondial 94
Relégué l’année passée avec Brescia, Hagi aborde la Coupe du Monde 1994 en tant que joueur de deuxième division. Alors âgé de 29 ans, il a déjà l’expérience du Mondial italien quatre ans plus tôt, sans grand succès. Mais aux Etats-Unis, le numéro 10 roumain va entrer dans une nouvelle dimension. Il est le principal artisan de l’épopée de son pays qui se hissera jusqu’en quarts de finale. Sur son passage, la Roumanie écartera notamment la Colombie, alors considérée comme un sérieux outsider. Au cours de la compétition, Hagi marquera notamment les esprits en marquant un but mythique de près de 40 mètres. Cette compétition placera définitivement la Roumanie sur la carte du monde du football. Gheroghe Hagi, désormais surnommé le Maradona des Carpates, est alors considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde.
Hagi, le Commandante de Galatasaray
La très belle Coupe du Monde d’Hagi lui permet de rejoindre le Barça de Johan Cruyff. Encore une fois, l’aventure espagnole ne se passe pas aussi bien que prévue. Mais qu’importe. En 1996, le génial roumain trouve enfin le club qui lui correspond : Galatasaray. Dans un pays où la ferveur des supporters colle parfaitement avec son tempérament de feu, Hagi redevient le joueur qu’il a été lors du Mondial américain. Totalement imprévisible, capable de passes de génies comme de percées rageuses, il fait les beaux jours du club turc. Surnommé le Commandante, Hagi remporte quatre championnats. Mais surtout, il gagne la Coupe de l’UEFA 2000 face au Arsenal de Thierry Henry, malgré son expulsion en finale. Un rêve qui se poursuivra en SuperCoupe d’Europe puisque les turcs l’emporteront face au Real de Raul et Figo. Il prend sa retraite en 2001, adulé en Turquie autant qu’en Roumanie, où il a été élu joueur du siècle.

Joueur fantasque au caractère peut-être trop fort pour s’imposer dans les meilleurs clubs européens, Gheorghe Hagi a su briller à Bucarest à Galatasaray. Adulé dans son pays, il s’est surtout montré stratosphérique avec l’équipe nationale. Considéré incontestablement comme le plus grand joueur de l’histoire de la Roumanie, il a joué un rôle prépondérant dans le développement du football dans son pays. Souvent comparé aux plus grands (Maradona, Zidane), il a comme notre Zizou national, quitté la sélection sur une expulsion face à l’Italie lors de l’Euro 2000. Comme un symbole.