Tenante du titre et pourtant dans un groupe abordable, l’Algérie de Riyad Mahrez a été éliminé dès le premier tour de la CAN 2021. Un résultat très surprenant mais qui peut s’expliquer par plusieurs raisons. Une fois expédié le sujet des conditions difficiles, déjà évoqué dans un précédent article, concentrons nous sur des explications purement techniques et tactiques.
Terrible désillusion pour l’Algérie
Vainqueur en 2019 et sur une incroyable série de plus de 30 matchs sans défaite, l’Algérie appréhendait la compétition avec une énorme confiance. Juste avant la CAN, les Fennecs venaient de remporter la Coupe Arabe de la FIFA. Le groupe composé de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Équatoriale et de la Sierra Leone n’avait pas vraiment de quoi effrayer Mahrez et ses copains. Pourtant, un match nul et deux défaites plus tard, et les Algériens disent adieu au rêve de conserver leur titre. Un scénario qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’équipe de France qui, après avoir remporté le doublé CDM 1998 – Euro 2000, avait totalement sombré en Corée du Sud et au Japon. Mais alors, comment expliquer ce fiasco ?
Des cadres décevants
Ultra décisif lors du titre de 2019, Riyad Mahrez n’a pas répondu présent au Cameroun. Moins présent dans le jeu, l’ailier de Manchester City n’a pas marqué ni délivré la moindre passe décisive pendant la compétition. Comme un symbole de cette CAN ratée, l’ancien Havrais a même manqué un pénalty lors du dernier match contre la Côte d’Ivoire. Toutefois, il serait injuste de désigner Mahrez comme le seul responsable du flop de l’Algérie. Les autres joueurs cadres n’ont pas répondu présent. Belaïli, brillant lors de la Coupe Arabe, a enchaîné les prestations en demi-teinte. Brahimi, Feghouli, Benrahma… Autant d’éléments offensifs qui n’ont pas apporté l’impact nécessaire. Ni Slimani ni Bounedjah n’ont été à la hauteur en tant que numéro 9 du champion d’Afrique en titre.
L’Algérie en manque d’inspiration
Si les joueurs cités plus haut ont déçu dans leur prestation individuelle, c’est aussi collectivement que l’Algérie a failli. Alors qu’il s’agissait pourtant de l’un de ses points forts lors de sa série incroyable de 35 matchs consécutifs sans défaite. Face à des équipes regroupées, Djamel Belmadi a souvent tenté de percer la défense adverse en alignant énormément de joueurs offensifs. Mais entasser quatre, parfois cinq attaquants sur le terrain n’est pas forcément une bonne solution. Lors de nombreuses situations, des joueurs collés les uns aux autres n’apportaient pas de réelle solution au porteur du ballon.
Un manque d’envie
Au-delà de l’aspect tactique, c’est dans l’attitude que l’Algérie a surpris. Alors qu’ils nous ont toujours habitué à se battre sur tous les ballons, les Fennecs ont assez vite paru résignés lors de cette CAN. Un sentiment vraiment visible lors du dernier match. Alors que l’Algérie devait impérativement s’imposer, à aucun moment on a senti une détermination à toute épreuve pour aller apporter le danger sur le but adverse. Même mené 1-0, les hommes de Belmadi n’ont pas du tout tenté d’emballer la rencontre. Un attentisme qui provoquera deux autres buts Ivoiriens. Il aura fallu attendre la réduction du score de Bendekba, à l’aube du dernier quart d’heure, pour enfin voir une Algérie offensive et conquérante. Un réveil bien trop tardif.
Quel avenir pour Belmadi ?
Connaissant son franc parler, nul doute que Djamel Belmadi nous gratifiera dans les heures à venir de déclaration croustillantes. Sélectionneur depuis 2018, son contrat prendra fin juste après la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Avant la CAN, le président de la Fédération algérienne se montrait rassurant pour une prolongation. Cette brutale élimination changera-t-elle les choses ? Le 22 janvier aura lieu le tirage au sort des barrages pour cette fameuse CDM 2022. Adversaires potentiels pour l’Algérie : l’Égypte, le Cameroun, le Ghana, le Mali et la République démocratique du Congo. Une chose est sûre, en cas de nouveau faux pas, l’avenir de Belmadi sur le banc de l’Algérie risquerait de devenir bien incertain…
